Un être en pleine croissance, un adulte en devenir, voilà ce qu’est un enfant. Pendant des siècles, ces êtres ont été exploités, abandonnés et vendus, non seulement en Afrique, mais également en Europe. C’est probablement pour cela qu’on les appelait « enfant », car cela vient du latin « infans » qui veut dire « celui qui ne parle pas ». C’était seulement vers le XIXe siècle que les pays francophones et anglophones ont pris conscience de la place de l’enfant au sein de la société.
La naissance de la CIDE ou convention internationale des droits de l’enfant
Adoptée par l’Assemblée Générale des Nations unies le 20 novembre 1989, la CIDE fait partie des instruments juridiques internationaux qui prônent la protection de l’enfant en faisant valoir leurs droits. En fait, cette convention vient compléter la Déclaration des droits de l’homme et a été ratifié par 193 pays, dont Madagascar en 1991. Le but étant de satisfaire les besoins essentiels de l’enfant afin d’assurer son développement harmonieux.
Ainsi, la CIDE repose sur 4 principes fondamentaux que sont la non-discrimination, l’intérêt supérieur de l’enfant, le droit à la vie, à la survie et au développement, et le respect des opinions de l’enfant sur les sujets le concernant. En d’autres termes, la convention s’applique sans distinction de race, de couleur, de sexe, d’opinion politique ni de religion. Voici donc les 10 principaux droits de l’enfant qui en ressort :
1. L’accès à l’éducation (ODD 4)
Bien que Madagascar ait ratifié la CIDE, plusieurs droits énoncés sont encore bafoués aujourd’hui, dont l’accès à l’éducation. Le taux de non scolarisation augmente comme le taux d’abandon faute de moyens des parents. Mais ce n’est pas tout ! La qualité de l’enseignement régresse, car les enseignants ne sont pas motivés avec leurs modiques salaires. Et même l’assiduité devient difficile pour ceux qui vont à l’école.
2. Le droit à la santé (ODD 3)
L’accès aux soins, à la protection contre la maladie et la malnutrition est un droit fondamental d’un enfant. Toutefois, cela a également été bafoué à Madagascar. En effet, plusieurs enfants, notamment de bas âge, meurent à cause de l’incapacité des parents de payer des soins, suite à des maladies curables et des ruptures de stock des médicaments. Les enfants sans famille ni accompagnement social, en particulier, ne sont pas couverts par la vaccination.
3. Le droit de s’amuser
Comme tout enfant de son âge, un enfant a le droit de jouer et d’avoir des loisirs. Le fait de nouer des liens avec d’autres enfants construit sa personnalité et forge son estime de soi. Les activités sportives, artistiques et culturelles contribuent au développement de son talent et lui apprend les valeurs liées à la vie en société.
4. Le droit de s’exprimer, mais surtout d’être entendu
Le temps de faire taire un enfant est révolu. Comme tout être humain, il a le droit de donner son avis, d’exprimer ses désirs et de partager toutes ses préoccupations. Cela peut se faire par tous les moyens : à l’oral, à l’écrit, sous une forme artistique ou imprimée. Mais, par-dessus tout, il doit être entendu et considéré quels que soient son âge et son degré de maturité.
5. Le droit de choisir sa religion
L’article 14 de la convention internationale des droits de l’enfant stipule que les enfants, tout comme les adultes, sont libres de choisir et de pratiquer leur religion. Cela est au même titre que la liberté de pensée et d’expression. Cela dit, un enfant a le droit de ne pas croire, ou de ne pas manifester ses croyances religieuses s’il le souhaite.
6. Le droit à la sécurité
Etre protégé contre toute forme de violence, d’abus et d’exploitation, voilà un droit fondamental de l’enfant. Ce droit s’applique aussi bien en société qu’en étant chez soi. En effet, les enfants ont le droit de grandir dans un cadre où ils sont surs d’être protégés et de bénéficier d’une sécurité absolue.
7. Le droit de manger à sa faim (ODD 2)
Selon l’Unicef, les enfants souffrant de malnutrition à Madagascar sont de plus de 2 millions. S’alimenter et avoir accès à une alimentation sûre, c’est le droit de chaque individu. Autant que possible, la nourriture doit être en quantité suffisante, disponible, et équilibrée. Cela afin d’assurer une santé de fer et une croissance normale chez les enfants.
8. Le droit à la nationalité et d’avoir une identité
Savez-vous que beaucoup d’enfants n’ont pas encore d’acte de naissance à Madagascar ? Les enfants des rues, entre autres. Pourtant, il est de leur droit d’avoir un nom, une famille, une nationalité dès leur naissance. Il est du devoir des parents de faire la déclaration de leurs enfants, et de les élever correctement.
9. Le droit à une vie privée
La Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies a affirmé en 1948 le droit au respect de la vie privée. Un enfant a le droit de grandir et de se développer en toute sécurité au sein de son foyer. D’ailleurs, la loi protège les enfants contre toute attaque à sa vie privée et à sa réputation.
10. Le droit à un traitement égalitaire (ODD 10)
La convention prône l’égalité des droits, ainsi que l’alignement des traitements sans distinction « de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou autre de l’enfant ou de ses parents ou représentants légaux, etc. » Toute forme de discrimination envers l’enfance est de ce fait fortement réprimandée.
Derniers mots…
Ce qui caractérise un enfant est sa vulnérabilité. C’est dans cette optique que l’association 2400 sourires s’investit, afin de défendre les droits fondamentaux de cette catégorie de personnes vulnérables. Les actions menées ont déjà commencé par l’accès à l’alimentation, l’accès aux jeux et aux loisirs, pour parvenir à une prise en charge complète.