Alors que nous lisons les journaux locaux, quelle réalité voyons-nous à la une ? « Trafic d’êtres humains : un enfant vendu à 5 millions d’Ariary par trois malfaiteurs » (5 millions d’Ariary = environ 1200€). Alors que les histoires de trafics ont connu une période de répit ces dernières années, voilà que cette pratique monstrueuse refait surface.
Le trafic d’êtres humains : une histoire qui ne date pas d’hier
C’est dans les années 2017 – 2018 que la traite des êtres humains a pris une ampleur alarmante à Antananarivo, capitale de Madagascar. Les autorités publiques ont pu se mettre sur la piste de réseaux qui envoient leurs victimes pour travailler dans des pays où le respect des Droits de l’homme est bien problématique. Les lieux d’exportation sont essentiellement les pays arabes, le Liban et le Koweït. Les principales victimes sont les (jeunes) femmes qui, dans l’espoir de mieux gagner leur vie, se rendent pourtant esclaves de ces pays qui leur promettent l’obtention de papiers officiels… moyennant la somme de 2 millions d’Ariary (environ 440€) !
Une réalité bien différente
Les (jeunes) femmes quittent alors leurs familles à Madagascar (même leurs bébés en bas âge) pour travailler comme domestiques ou gouvernantes dans ces pays. Malheureusement, la désillusion les rattrape vite. En réalité, elles n’y vivent pas dignement et sont souvent sujettes à du chantage sexuel, des traitements inhumains à des fins de travaux forcés. Certaines cherchent donc des moyens de rentrer au pays, ce qui n’est souvent pas possible, car ces jeunes femmes ont établi des contrats avec des agences à Antananarivo pour travailler dans ces pays pour une durée déterminée. Le plus malheureux, c’est que certaines d’entre elles y perdent la vie. Les familles n’accueillent donc plus que le corps de leur proche défunte à l’aéroport, sans bagages ni argent.
La mise en place d’une politique visant à respecter la dignité humaine
Depuis ces événements qui ont assurément interpellé le gouvernement (plusieurs centaines de victimes répertoriées), le Ministre de la Fonction Publique et du Travail Social de l’époque a mis en place une politique dans le but de promouvoir le respect de la dignité humaine. Cela a commencé par un projet d’information et d’accompagnement des femmes ou des potentielles victimes sur la traite des êtres humains. Des centres d’écoute ont également été mis en place au niveau des Fokontany (quartiers) pour accueillir les femmes fragilisées par la pauvreté, et sans emplois.
Les kidnappings : les enfants sont les plus ciblés
Après les histoires d’expatriation des femmes malgaches, il y a également eu les affaires de kidnapping dont les principales cibles sont les enfants. Presque chaque jour dans les médias et sur les réseaux sociaux, les avis de recherche d’enfants, garçons et filles, entre 7 ans et 13 ans se sont multipliés. D’après des témoins oculaires, les ravisseurs roulent en 4×4 blindés avec des vitres fumées, et pratiquent l’enlèvement près des écoles ou dans des sentiers où ils sont certains que personne ne pourra les interpeller.
Des enquêtes menées par les services spécialisés en sont venues à la conclusion que les kidnappeurs seraient soit des trafiquants d’organes, soit des pédophiles. Dans tous les cas, les malfaiteurs abattent sauvagement leurs victimes pour avoir ce qu’ils veulent, et jettent le corps après. Dans certains cas, on ne retrouve même pas le corps, mais l’enfant reste porté disparu pendant une longue période. Lorsque les affaires de kidnapping ont été de nouveau saisies par les autorités publiques, cela a commencé à se calmer. Aujourd’hui, certaines familles ne laissent plus sortir seuls leurs enfants, même pour aller à l’école, afin d’éviter ces incidents graves.
La construction du Village pour accueillir les enfants fragilisés : une urgence !
Vous voyez maintenant que même les enfants et jeunes filles ayant un toit et une famille sont victimes d’enlèvements et d’exploitations de toute sorte. Alors, imaginez la réalité que peuvent subir les enfants de la rue. Ils sont véritablement exposés aux violences sexuelles et différentes exploitations sans que personne ne puisse les protéger. C’est la raison pour laquelle nous faisons de la construction du Village des sourires une priorité. Le but est d’accueillir ces enfants fragilisés le plus rapidement afin de leur offrir un avenir meilleur, par l’éducation, l’accès aux soins et aux diverses activités ayant pour but leur épanouissement.
Nous avons conscience qu’il s’agit ici d’un énorme travail. En effet, le Village projette déjà d’accueillir 250 enfants fragilisés. Toutefois, grâce à vos divers soutiens et parrainages, nous avons le courage de continuer à poursuivre notre vision ! Comme le dit si bien notre leitmotiv « aimer sauve toujours ! », nous croyons profondément en l’impact de ce que l’on peut accomplir pour la vie et l’avenir de ces enfants… bien que le défi soit grand pour certains ou ne semble être qu’une goutte dans l’océan pour d’autres !