Elle est arrivée hier soir dans la nuit du 24 octobre 2021. Elle nous a apporté une belle fraicheur après des jours de chaleur et des températures variant autour de 30 degrés. Tongasoa (bienvenue) aux premières gouttes de pluies de la saison ! En effet, cette belle ondée a marqué l’intersaison. C’est-à-dire le passage de l’hiver (d’avril à octobre) vers l’été (de novembre à mars).
Un spectacle impressionnant lors de notre premier orage
Après une journée particulièrement chaude, nous avons assisté à un spectacle incroyable. Un festival de sons et lumières avec le tonnerre et des éclairs impressionnants perçait la nuit noire. Ces derniers nous éclairaient alors que nous étions aussi plongés dans l’obscurité. En effet, une coupure d’électricité est survenue subitement. En quelques minutes, des trombes d’eau ont inondé la cours et rempli les cuves de récupération d’eau.
Une atmosphère apaisante
Cette pluie était attendue, car la terre était sèche et la végétation en avait bien besoin. La terre alors gorgée d’eau peut faire naître plantes et arbustes. Bref, une nouvelle saison ! Et comme on dit : « La nature fait bien les choses ». Vivre au soleil est évidemment agréable, mais la pluie est tout autant importante et nécessaire. Ceci l’est notamment pour l’équilibre écologique.
Autre effet non négligeable que l’on a ressenti, après avoir vécu des mois sous la chaleur, qui s’est d’ailleurs fait sentir ces derniers jours, il n’y a rien de plus agréable que d’avoir une température ambiante plus fraîche. À l’heure où je vous écris, il fait 24° C, alors qu’hier à la même heure, avant qu’il ne pleuve, il faisait 30°C.
Mis à part cela, si vous avez suivi nos pages sur les réseaux sociaux, vous avez vu ces spectacles de feux de brousse qui ont ravagés les périphéries d’Antananarivo suite à ces fortes chaleurs. Il faut savoir que la région d’Analamanga est sensible à ce fléau depuis toujours. La bonne nouvelle, c’est que l’association 2400 sourires ne reste pas insensible à cette situation et s’est engagée dans la plantation de 60 000 arbres pour une planète plus verte. D’ailleurs, la création de la pépinière a déjà commencé !
Un festival de couleurs et de senteurs
La saison des pluies, c’est aussi la saison des fruits. C’est justement à partir de ce mois que l’on trouve une variété de produits maraîchers sur le marché. Il y a notamment les fruits exotiques qui mûrissent et qui colorent les étals. On retrouve notamment des ananas, pommes, mangues, papayes et viendront aussi les pêches et prunes vers décembre. Les agrumes commencent à se faire rares et les légumes, quant à eux, sont désormais à bon marché.
Après un orage, le paysage semble différent. Tout est nettoyé : le toit, les meubles de jardin, la terrasse… et de petits brins d’herbe viennent aussi colorer la terre jusque-là bien rouge et asséchée. Puis, l’on peut également sentir la terre, le bitume, la végétation aspergés par cette pluie.
La pluie, une galère pour la population
Des déchets par-ci par-là
Les premières pluies sont toujours agréables. Mais qui dit pluie, dit également flots de déchets. En effet, lorsque les pluies arrivent, beaucoup de déchets (papiers, plastiques notamment) qui jonchent les rues sont alors emportés et recouvrent les pistes en formant des amas plus ou moins importants. Un bien drôle de décor qui contraste tellement avec la beauté de la végétation alors verdoyante et belle de tant de couleurs !
Des inondations
Et oui, avec les problèmes d’évacuation d’eaux dans la ville d’Antananarivo liés aux canalisations bouchées, les fortes pluies deviennent vraiment un véritable cauchemar. Dans le centre-ville, les piétons pataugent réellement dans l’eau. Dans d’autres zones, ils sont obligés d’affronter les fins de journées difficiles, car ils sont contraints de rentrer en retroussant les pantalons pour cause de chaussées et ruelles inondées sous une dizaine de centimètres d’eau… et de déchets. Et si les fortes pluies continuent, le débordement des canaux d’évacuation fera des sans-abris, notamment dans les bas quartiers.
La dégradation des infrastructures
Dans le quartier où nous vivons, la plupart des infrastructures datent de la colonisation. Les maisons ne sont plus vraiment solides, et comme elles ont été construites en terre battue, elles présentent en majorité des fissures et des risques d’effondrement. Les rues et les ruelles sans entretien sont également dans un état presque indicible. C’est pourquoi, lorsque l’on pense aux tunnels de la capitale qui sont l’unique toit des sans-abris, on a le cœur qui fond. Cela nous pousse davantage à persévérer dans nos actions de création du village des 2400 sourires afin de venir en aide à ces personnes démunies.
Des mesures prises par les autorités publiques
Pour prévoir ces dégâts causés par la pluie, la mairie de la ville d’Antananarivo a déjà mis en place différents groupes de nettoyage à travers les six arrondissements. Toutefois, l’opération de nettoyage et de curage des canaux d’évacuation d’eau n’a pas encore porté ses fruits. De ce fait, pour accueillir les sinistrés, les autorités ont également installé des tentes et prévoient des provisions de riz ainsi qu’un personnel médical pour les accompagner jusqu’à la fin de la saison. Souhaitons que cette tragédie ne se reproduise pas chaque année, à chaque saison de pluies.