Partage spécial sur la pratique de la langue malgache !

Un dicton malgache évoque : « Andrianiko ny teniko, ny an’ny hafa koa feheziko ». Littéralement, cela se traduit par : « Ma langue, je la fais souveraine. Quant à celles d’autrui, je les maîtrise et les fais miennes ».

Aujourd’hui, nous souhaitions aborder le démarrage de l’apprentissage de la langue malgache qui nous tenait particulièrement à cœur. L’apprentissage de cette langue, en plus de nous permettre de communiquer avec le peuple malgache, est un véritable outil pour la prise en charge des enfants qui va nous permettre d’avoir de réels cœur à cœur, de comprendre aussi l’histoire de chacun(e), de mieux comprendre le passé, et donc, de mieux travailler le futur.

De retour sur les bancs de l’école…

Nous voici donc, en couple, de retour sur les bancs de l’école, et nos enfants l’ont bien compris : « papa et maman vont aussi à l’école… pour apprendre le malgache !”.

Ainsi, deux fois par semaine, juste après avoir déposé nos enfants à l’école, nous nous retrouvons dans la même situation qu’eux : sagement assis à écouter assidûment notre professeur ! En somme, des élèves qui ont beaucoup à apprendre ! Et ce n’est pas sans peine, car pour avoir un minimum de vocabulaire de base, il nous faut intégrer, dans un premier temps, pas moins de 600 mots !

Avant de poursuivre avec vous cette aventure qu’est l’apprentissage de la langue malgache, laissez-nous vous partager quelques éléments historiques.

Un petit saut dans le temps

Partons donc en 1540. À cette époque, le pays est sous le règne d’Andriamanelo (1540-1575). Les Arabes et les Persans, venant du golfe Persique, ainsi que des peuplades islamisées venant de la côte orientale de l’Afrique et de l’archipel des Comores, avaient déjà commencé à fréquenter les côtes de la grande île malgache.

Suite à l’expansion de l’Islam au VIIe siècle, ces peuplades islamisées que les Malgaches appelaient les Antalaotra, avaient établi des comptoirs commerciaux depuis le Boeny au Nord-ouest, jusqu’à Masoala au Nord-est. Ces Arabes et ces Antalaotra finirent par supplanter les Indonésiens, les fameux waq-waq consignés dans les textes des auteurs arabes. Ils avaient dominé le commerce des épices jusqu’au XVe siècle. Les Arabes pratiquaient le commerce des escales tout le long de la côte Est de l’Afrique jusqu’à Madagascar, en particulier pour se procurer de la main-d’œuvre pour les plantations de canne à sucre.

Déjà au XVe siècle, ils montaient en Imerina, c’est-à-dire dans les hauts plateaux malgaches, pour y proposer contre les esclaves, de l’argent, des tissus et des articles divers tels que  des perles, de la verroterie mais aussi des armes dont les fameux mousquets.

Cette présence impacta énormément la langue malgache, son écriture et son histoire actuelle.

Des siècles plus tard : la littérature malgache…

Quelques siècles plus tard, en 1810, arriva au pouvoir Radama Ier (1810 à 1828). Il fut l’un des premiers rois à fédérer l’ensemble des ethnies de Madagascar. Un fait marquant de son règne sera le développement de l’écriture malgache. En accord avec le roi, les recherches se basèrent donc sur l’emploi des caractères latins beaucoup plus maniables que le Sorabe, l’écriture des Antaimoro (elle-même issue de l’Arabe).

En conséquence, l’éducation se développa, et des écoles furent créées en Imerina. Le but des missionnaires anglais présents à Madagascar était avant tout la traduction de la Bible en malgache. C’est à cette même période qu’une littérature malgache vit le jour.

De par son histoire, nous retrouvons donc aujourd’hui l’influence des langues française et anglaise dans la langue malgache actuelle (vous le verrez dans quelques exemples sur la photo mise en couverture).

Apprendre le malgache, une nécessité pour nous

Vous l’aurez compris, cette étape est donc primordiale dans l’histoire des sourires. Apprendre la langue malgache n’est pas une option, n’est pas facultative, mais est réellement une priorité.

Notre volonté, depuis la fondation de cette aventure, est d’être au plus près des personnes et de pouvoir les entendre, les comprendre et les découvrir. Seule la maîtrise de la langue permet d’avoir ce cœur à cœur. C’est pourquoi, nous avons entrepris, pour les 6 prochains mois, d’intégrer une formation intensive d’apprentissage de la langue.

Merci donc de bien penser à nous pendant cette période qui nécessite beaucoup d’efforts ! Comme vous pouvez l’imaginer : avoir trois enfants en bas âge et un projet humanitaire à mener demande beaucoup d’énergie ! Certes, nous le savons bien, le travail porte toujours des fruits. Il suffit de s’armer de patience et de persévérance !

En attendant, merci d’avoir pris le temps de lire ces quelques lignes et merci pour votre soutien !

N’hésitez pas à laisser un commentaire si l’article vous a parlé ou s’il vous a plu.

Et puis, on se dit à la prochaine pour la suite de l’aventure  !

Aimer sauve toujours !

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1 commentaire

  • Finaritra Rajeriarison

    Dans le pays du «mora mora», la langue certes ne fait pas partie de ces choses faciles. Certains Malgaches ont eux-mêmes du mal à composer convenablement leurs phrases. C’est un très beau projet, et nous sentons l’engagement qui en découle. Nous vous souhaitons bon courage pour les prochains mois et espérons recevoir bientôt une vidéo en Malgache! 😉